Le blues de Lydie

Le blues de Lydie (Lymer/Cambon)

Mon grand-père était métallo
Buvait pas que d’la menthe à l’eau
Pour St Éloi ou l’premier mai
Il quittait son bleu élimé
Pour fustiger la bourgeoisie
l’prolétariat qu’elle asservit
revendiquer l’droit au bonheur
Même si on peut s’lever d’bonne heure

Refrain Y’a plus de bleu pour les travailleurs
Y’a plus qu’le blues pour les chômeurs

S’il te plaît raconte moi Pépé
Toi qui sais tout comment c’était
Quand les mines n’étaient pas fermées
Quand les hauts fourneaux flamboyaient
Tu pouvais larguer ton turbin
t’en retrouvais le lendemain
Aujourd’hui c’est plus l’même refrain
Ça fait du monde dans les ronds points

Refrain

Désormais si tu veux bosser
T’as intérêt à t’détacher
On numérise, on ubérise
Délocalise les entreprises
Médite que derrière tes vêtements
Made in Taïwan y’a des enfants
Qu’on rémunère à trois sous l’heure
L’dumping social fait un malheur

Refrain

À l’usine comme à l’hôpital
Le management c’est capital
faut réduire la masse salariale
Diminuer les charges sociales
Alors tu travailles sans filet
Pour ceux qui pourront s’enfiler
Les intérêts des sociétés
Des dividendes à satiété

Refrain

MEDEF fonce toi pour le patronat
Pognon de dingue pour ces gars là
Qui osent déclarer sans complexe
Qu’ « si t’as pas ta d’Rolex
C’est qu’t'as raté ta vie »
Alors qu’eux-mêmes l’ont réussie
Grâce au sang, à la sueur
Et aux mains d’or des lamineurs

Refrain

« l’meilleur moyen de se payer
Un costard c’est de travailler »
Les caissières claquent pas un salaire
Dans un blazer de chez Smuggler
Ç les met dans un sale état
Que l’Europe s’habille en TAFTA
C’est aux traités, CETA, tout ça
Que tu pens’ras quand tu vot’ras

Refrain

Il a foutu une belle pagaille
Le con qui d’un ton incongru
A dit qu’ »pour trouver du travail y’a qu’à traverser la rue »
On va pas jouer les pin-up
Faire le tapin pour les start-up
Dans les gares ceux qui ne sont rien
Devraient lui botter l’arrière train

Refrain

Mon grand-père était métallo
Et c’était un sacré coco
Plein d’espérance, piqué de rêves
Et bien souvent piquet de grève
Allez mon gars, te laisse pas faire
Renonce pas à croiser le fer
Et la révolution d’ailleurs
Après t’iras la faire ailleurs

Refrain